L’ancien Premier ministre veut donner sa chance à la nouvelle équipe et espère qu’elle incluera les forces vives pour finaliser la transition dans les meilleures conditions.
Au Mali, la classe politique continue de réagir à la désignation du général Abdoulaye Maiga au poste de Premier ministre. C’est le cas de Moussa Mara, ancien chef du gouvernement malien qui estime que l’esprit de la charte de la transition n’a pas été respecté. Mais il préfère juger la nouvelle équipe gouvernementale à travers les actes qu’elle posera dans les prochains jours voire les prochains mois.
Un nouveau ministère pour accompagner la transition au Mali : entre espoir et responsabilité collective
Dans un contexte où le Mali traverse une période charnière de transition politique, la création d’un ministère délégué auprès du Premier ministre, spécifiquement chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral, suscite à la fois espoir et attentes.
Un nouvel élan pour le processus électoral
Interrogé sur cette innovation institutionnelle, Moussa Mara se montre optimiste. « Ça donne de l’espoir. Vraiment, ça donne de l’espoir », a-t-il déclaré. Selon lui, ce ministère reflète une volonté affirmée du nouveau gouvernement de réussir la transition et de conduire le Mali vers une normalisation politique durable. Il a également salué l’ouverture manifeste de cette démarche, affirmant que « le pays nous appartient à nous tous et personne n’est contre la transition ».
Cet enthousiasme souligne une dynamique constructive où les acteurs politiques, bien que souvent divisés, sont prêts à collaborer pour garantir la stabilité et la réussite de cette étape cruciale. Mara a insisté sur le fait que son engagement – ainsi que celui d’autres partis – est « désintéressé ». Il souhaite avant tout « aider » et espère que le gouvernement continuera à accueillir ces contributions de manière inclusive.
Choguel Maïga : d’un rôle gouvernemental à un retour dans l’arène politique
Le départ de Choguel Maïga de la Primature marque un tournant dans la transition. Moussa Mara voit en lui un acteur politique déterminé à continuer à jouer un rôle important dans les débats nationaux, bien que son passage ait été parfois marqué par des critiques virulentes à l’encontre de la classe politique.
« Il a beaucoup vilipendé la classe politique et ça, c’est dommage », regrette Mara. Cependant, fidèle à son appel à l’unité, il insiste sur la nécessité d’éviter les exclusions : « Tout le monde est le bienvenu pour contribuer au débat d’idées et faire en sorte que la transition se passe bien ».
Cette posture traduit une vision où la diversité des opinions et l’absence de rancune doivent primer, dans l’intérêt supérieur du Mali. Pour Mara, l’objectif est clair : mettre le pays au-dessus des querelles personnelles et des divergences idéologiques.
Un appel à la responsabilité collective
Au-delà des différends politiques, Moussa Mara insiste sur une responsabilité commune : garantir que la transition aboutisse sans crises ni interruptions. « Personne ne doit souhaiter que la transition échoue et qu’il y ait une crise ou une chute », martèle-t-il.
Ce plaidoyer pour une unité nationale, dénuée d’ »animosité » et de « rancune », est un rappel des enjeux cruciaux qui dépassent les individus. Le Mali, confronté à des défis sécuritaires, économiques et politiques, nécessite un effort concerté de tous ses citoyens, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition.
Un cap vers la normalisation démocratique
Avec ce ministère dédié aux réformes politiques et au processus électoral, le Mali se dote d’un outil potentiellement décisif pour organiser des élections transparentes et inclusives, essentielles à la stabilisation du pays. Si l’espoir est palpable chez des acteurs comme Moussa Mara, la concrétisation de ces ambitions repose sur la capacité des différents protagonistes à travailler ensemble, au-delà des intérêts partisans.
L’avenir de la transition reste incertain, mais des gestes de bonne foi et une vision partagée pourraient faire de cette période de mutation un moment clé dans l’histoire politique du Mali.