Mali : la problématique de la pérennité des régimes de retraite est à l’ordre du jour du forum inaugural des retraites.
Diaminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement social du Mali, a présidé jeudi 10 novembre la cérémonie d’ouverture du premier forum national des retraites du pays. L’objectif est d’établir les axes de l’évolution paramétrique des retraites de notre pays.
La section vieillesse, invalidité et décès de l’INPS connaît un déficit croissant d’année en année.
Malgré les tentatives de maîtrise des coûts, les ressources contributives de la branche vieillesse, invalidité et décès ne suffisent plus à soutenir le paiement des prestations de vieillesse.
Ce déficit technique est compensé par des excédents considérables dans les départements des accidents du travail et des maladies professionnelles et des prestations sociales.
Le forum inaugural de la retraite permettra aux professionnels d’évaluer sans complaisance l’état actuel des systèmes de retraite dans notre pays, au regard des multiples menaces évidentes auxquelles ils sont confrontés et en fonction des sujets qui seront abordés. Le ministre de la Santé et du Développement social s’en est souvenu.
Selon Diéminatou Sangaré, c’est aussi un moment de réflexion, de partage d’expériences et de recommandations sur des questions critiques concernant la gestion du risque vieillesse.
« Le forum offre une plateforme privilégiée pour unir nos efforts face au dilemme de la pérennité des régimes de retraite », a-t-elle déclaré.
« Nos systèmes de retraite gérés par le CMSS et l’INPS fonctionnent en grande partie dans le cadre du monde de la répartition, qui est construit sur la solidarité intergénérationnelle », explique-t-il.
Il n’y a aucun doute sur le modèle.
L’ancien directeur du CMSS a reconnu que cette stratégie, qui comprend la déduction des revenus des employés actifs actuels pour payer les pensions d’aujourd’hui, est connue pour être particulièrement vulnérable aux changements démographiques.
« Cela nécessite non seulement qu’elle soit obligatoire, mais aussi qu’elle soit fondée sur un grand nombre de personnes et donc sur le plein emploi. »
Car la solidarité sur laquelle il se construit nécessite une adéquation perpétuelle entre les ressources apportées par les cotisants, qui sont les actifs actuels, et les prestations perçues par les retraités », a noté Diéminatou Sangaré.
Cependant, comme le prévient le ministre de la Santé et du Développement social, il ne s’agit pas ici de remettre en cause le système par répartition, mais de reconnaître que le modèle, malgré les bénéfices qu’il apporte à nos sociétés, notamment solidaires, dont vertus que nous reconnaissons tous, reste vulnérable aux risques micro et macroéconomiques.
Elle a dit que ce qui devient de plus en plus commun et que la solidarité intergénérationnelle semble plus que virtuelle, particulièrement dans le contexte actuel.
Cette rencontre de trois jours au Mali arrive à point nommé pour élaborer des principes qui aideront les organismes de prévoyance sociale à parvenir à un équilibre financier entre les différents régimes en général et la retraite en particulier.
Rappelons que c’est l’une des suggestions de la première conférence sur les retraites, qui s’est tenue au Cameroun en juillet 2016 et a demandé aux États de convoquer des réunions nationales sur les régimes de retraite.