Le Sénégal a marqué un tournant politique avec la victoire écrasante du parti Pastef aux élections législatives. Selon les résultats provisoires annoncés jeudi, le président Bassirou Diomaye Faye et son parti ont obtenu 130 sièges sur 165, s’assurant ainsi une nette majorité parlementaire pour poursuivre les réformes promises.
Une consolidation du pouvoir pour Bassirou Diomaye Faye
Élu président en avril lors d’un scrutin largement remporté, Bassirou Diomaye Faye a rapidement fait face à une opposition récalcitrante. En dissolvant l’Assemblée nationale deux ans après le début de son mandat, il espérait obtenir un Parlement plus favorable à ses projets de réformes.
Cette stratégie a porté ses fruits :
- Avec 130 sièges, Pastef bénéficie désormais d’un mandat clair pour avancer sur des dossiers clés.
- Cette victoire marque la première fois depuis 1988 qu’un parti politique choisit de se présenter seul aux législatives, sans s’appuyer sur une coalition.
Le président Faye justifie cette démarche en critiquant une opposition qu’il accuse d’entraver le travail législatif :
« Nous devons avancer sans blocages inutiles, pour répondre aux attentes des Sénégalais. »
Une opposition en net recul
Face à l’élan de Pastef, les partis d’opposition n’ont obtenu que des scores modestes :
- La coalition Takku Wallu, dirigée par l’ancien président Macky Sall, devient la principale force d’opposition avec 16 sièges.
- Amadou Ba, ex-Premier ministre et ancien allié de Macky Sall, remporte 7 sièges et un département.
- La coalition menée par Barthélémy Dias, maire de Dakar, décroche seulement 3 sièges.
Ces résultats témoignent de la fragmentation de l’opposition, incapable de rivaliser avec la force électorale de Pastef.
Un moment historique pour le Pastef
Le choix de se présenter sans coalition, contrairement à la tradition politique sénégalaise récente, souligne la confiance du Pastef en sa base électorale. Ce pari audacieux rappelle les heures de gloire du parti socialiste sous Abdou Diouf, il y a plus de trois décennies.
La large majorité obtenue au Parlement ouvre la voie à une gouvernance plus centralisée, mais soulève également des inquiétudes :
- Concentration des pouvoirs : Certains observateurs redoutent un déséquilibre entre l’exécutif et le législatif.
- Dialogue national : Les critiques appellent à maintenir un espace pour la diversité des opinions.
Une période cruciale pour le Sénégal
Les partis politiques disposent de 48 heures pour contester les résultats provisoires. Cependant, l’ampleur de la victoire du Pastef laisse peu de place à un changement significatif.
Pour le président Faye, cette majorité constitue une opportunité unique de mettre en œuvre ses réformes, mais également une responsabilité : celle de répondre aux attentes d’un peuple qui a exprimé un soutien massif à travers les urnes.
L’avenir politique sénégalais dépendra de la capacité du Pastef à transformer cette victoire historique en progrès tangibles, tout en maintenant l’équilibre démocratique qui fait la fierté du pays.