Cameroun : la chaîne Equinoxe TV menacée par le gouvernement pour des idées sur Paul Biya
Au Cameroun, les autorités menacent de fermer l’une des principales chaînes de télévision du pays, Equinoxe TV, en raison de propos impolis, voire insultants tenus par un militant de l’opposition lors d’une émission-débat. Les défenseurs des droits de l’homme et des libertés s’opposent à la possible fermeture de cette chaîne de télévision.
Avec notre reporter à Yaoundé, Polycarpe Essomba
Dans une lettre datée du 11 novembre et signée du ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, l’opinion publique a mesuré la sévérité de l’ire du gouvernement.
Quelques jours après avoir été expédiée au gouverneur de la zone littorale, la lettre a disparu. Dans cette lettre, Paul Atanga Nji demande à son collaborateur de prendre diverses mesures contre Equinoxe TV, le journaliste Serge Alain Ottou et le politicien MRC Engelbert Lebon Datchoua (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun).
Cet individu est accusé d’avoir déclaré sur une antenne de télévision que M. Biya est « l’une des plus grandes catastrophes jamais survenues au Cameroun ». Le ministre juge ces propos « inadmissibles » et « insultants, voire diffamatoires » envers le chef de l’Etat qui a fêté ses 40 ans au pouvoir le 6 novembre.
Cette excursion a suscité l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme et des libertés, comme le Redhac (Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale). Il s’est dit mercredi préoccupé par le retour des avancées en matière de droits et libertés fondamentaux au Cameroun et a critiqué le harcèlement et les menaces d’emprisonnement à l’encontre des journalistes.
Du côté d’Equinoxe TV, la direction de la station se dit tranquille car « il n’y a rien à reprocher à leur professionnalisme », estime-t-elle.