Le Burkina Faso a pris une décision historique en adoptant une nouvelle devise nationale. « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », une formule héritée de son passé révolutionnaire, remplace officiellement « Unité-Progrès-Justice ». Ce choix symbolique marque un retour aux valeurs et idéaux portés par l’un des plus grands leaders du pays, Thomas Sankara, et vise à renforcer la résilience face aux crises actuelles.
Un changement inscrit dans la Constitution
La nouvelle devise a été officialisée à travers la promulgation de la loi constitutionnelle N°033-2024/ALT, le jeudi 21 novembre 2024. Le président Ibrahim Traoré, figure clé de la transition actuelle, a souligné l’importance de ce retour aux racines idéologiques du Burkina Faso.
L’article 34 modifié de la Constitution du 11 juin 1990 stipule désormais :
« Les symboles de la Nation sont constitués d’un emblème, d’armoiries, d’un hymne et d’une devise […]. La devise est : la patrie ou la mort, nous vaincrons. »
Un retour chargé d’histoire et de symboles
La nouvelle devise puise ses racines dans la période révolutionnaire des années 1980, marquée par le leadership de Thomas Sankara, alors président du Burkina Faso. Connue pour son message fort et sa portée mobilisatrice, cette formule exprime une détermination inébranlable face aux adversités.
Le choix de cette devise est bien plus qu’un simple changement sémantique :
- Héritage sankariste : Elle rend hommage à l’esprit révolutionnaire de Sankara et à son appel à la souveraineté nationale.
- Résilience nationale : Face aux défis sécuritaires, politiques et économiques actuels, elle incarne un appel à l’unité et à la lutte collective.
- Message au monde : Ce slogan, d’une intensité rare, reflète la détermination du Burkina Faso à préserver sa dignité et son indépendance.
Un contexte de défis multiples
Le Burkina Faso est confronté à des crises profondes, notamment :
- Insécurité persistante : Les attaques terroristes continuent de menacer la stabilité du pays.
- Crise humanitaire : Des milliers de déplacés internes cherchent refuge face à la violence.
- Transition politique : Le gouvernement de transition doit naviguer entre réformes intérieures et pression internationale.
Dans ce contexte, la nouvelle devise sert de catalyseur pour fédérer les Burkinabè autour d’un objectif commun : défendre leur patrie et construire un avenir meilleur.
Réactions et perspectives
L’adoption de cette devise a suscité des réactions diverses :
- Soutien populaire : De nombreux citoyens voient ce retour comme une source d’inspiration et un rappel des valeurs fondamentales du pays.
- Débats politiques : Certains analystes critiquent cependant un possible retour au passé, estimant que les défis actuels nécessitent des réponses plus pragmatiques que symboliques.
Quoi qu’il en soit, cette décision souligne la volonté des autorités burkinabè de s’appuyer sur l’histoire pour tracer une voie résolue vers l’avenir.
Avec cette devise forte et résolument tournée vers l’action, le Burkina Faso affirme son identité et mobilise ses citoyens pour relever les défis d’un présent complexe. « La Patrie ou la mort, nous vaincrons » devient ainsi le cri de ralliement d’un peuple déterminé à bâtir un avenir plus souverain et plus solidaire.